Les provinces de Missiones et Corrientes

Depuis Foz do iguaçu, il faut traverser la frontière, ce qui n'est pas une sinécure. Les bus de Foz à Puerto sont nombreux mais on doit en prendre 3 pour effectuer le trajet, avec le même billet heureusement. Le premier nous dépose à la douane brésilienne et repart aussitôt en prenant les passagers du précédent bus. Le temps de faire les formalités, le deuxième bus arrive et nous dépose à la douane argentine 2 kilomètres plus loin. Enfin, après les formalités argentines (d'ailleurs plus longues que les brésiliennes) et 4 nouveaux tampons sur le passeport, un troisième et dernier bus nous prend pour Puerto Iguazu. Il ne faut donc rien oublier dans les bus, cela peut paraître évidemment, mais quand la première fois on n'a pas compris le système, on en est quitte pour attendre le bus quand il repassera la frontière dans l'autre sens. Enfin, de puerto Iguazu, un omnibus pour Posadas nous dépose à San-Ignacio.

San-Ignacio Mini

Les habitations indiennesAprès la nuit à San Ignacio, en ce samedi 9 août, nous nous dirigeons vers San-Ignacio Mini, une mission jésuite du 17e et 18e siècle, enfin plutôt ce qu'il en reste. C'est pourtant la mission la mieux conservée de la région d'après les guides. Il ne doit vraiment pas rester grand chose alors des autres missions. Cependant, nous nous y sommes rendus à l'ouverture vers 9h, et la luminosité matinale a rendu le site plus mystérieux.

L'égliseLa visite commence par un sombre musée avec une ou deux salles bizarres, avant d'entrer dans la zone des ruines. D'abord, nous pouvons apercevoir les anciennes habitations indiennes entassées les unes à coté des autres de chaque coté d'une allée principale. Cette allée même à l'ancienne église qui se serait effondrée complètement depuis longtemps sans les étais de soutènement pour maintenir ce qui reste de ces murs debout. On a vite fait le tour de ces arbres poussant au milieu des ruines, de l'église et des habitations des jésuites - celles qui sont bizarrement les mieux conservées.

Colonia Carlos Pelegrini

La suite du parcours de la journée fut très pénible. Nous voulions nous rendre à Colonia Carlos Pelegrini, un petit village placé au beau milieu de la réserve naturelle del Ibera. Pour y aller, c'est un véritable calvaire qui met à rude épreuve les nerfs des voyageurs. Seul les plus persévérants peuvent y aller... et c'est peut-être un moyen de préserver ce formidable écosystème.

Il y a apparemment, de par notre expérience, que deux moyens pour arriver au village: de Posadas prendre un omnibus pour Saladas puis un autre pour Mercedes, et de là prendre le bus pour Colonia de 13h tous les jours sauf le dimanche. On peut prendre aussi un taxi pour 120 pesos. La route de Mercedez à Colonia dure 3h environ sur un des chemins les plus chaotiques que nous ayons pris. L'autre moyen, c'est d'appeler la possada, dans laquelle nous avions réservé une chambre, de venir nous chercher. La plus économique reste le bus. En ce qui nous concerne, pourtant partis de San-Ignacio juste après le déjeuner, nous ne sommes arrivés à Mercedez que le soir vers 21h et trop tard pour aller à Colonia. Il fut très dur de trouver un bus à Posadas pour Saladas et encore plus à Saladas pour Mercedez. Enfin bref, le lendemain matin, dimanche, nous prenions un taxi pour arriver à l'heure du déjeuner à la possada Nante-Reta.

Le peti portCes possadas sont très luxueuses mais pour 140 pesos par personne on peut y passer une journée et une nuit tout compris: nourriture et excursions. L'après-midi, nous avons fait deux heures de bateau, avec un guide qui coupait le moteur toutes les cinq minutes pour s'approcher en douceur des animaux. Le départ s'est effectué d'une sorte de mini-port avec un ponton et deux cabanes sur pilotis. Sur la photo à gauche, on peut voir la nouvelle digue traverser le lac qui remplace le bac qui rouille maintenant, échoué à quelques mètres sur la droite. Au fond, une épaisse fumée grise provient en fait de feux d'écobuage très pratiqués en Argentine que ce soit à Salta ou ici.

CaïmansOn a pu observer donc de nombreux animaux, à commencer par les caïmans. Ils sont pour la plupart inertes et semblent faire une sieste au soleil où rien ne peux les déranger. On a pu s'en approcher à pied à moins de cinq mètres sans qu'ils clignent de l'oeil. Il y en avait un pourtant, insomniaque probablement, qui lui n'avait pas l'air endormi. Sa respiration rauque aurait fait fuir de nombreux petits animaux. La gueule ouverte, près à bondir, notre guide s'en est pourtant approché jusqu'à ce que j'en sois à un mètre. Je tendais le bras et je pensais que je pouvais lui caresser le museau... ou me faire manger la main. Au choix. Ma faible témérité ne m'a pas poussé à essayer.

CapibaraAutre animal, très présent sur ces marais, où poussent des îles flottantes, le capibara. C'est une sorte de gros ragondin: trente à quarante centimètres de haut pour un mètre de long. Une belle bête pour un ragondin. D'apparence très inoffensive, le guide nous a moins laisser les approcher que les caïmans. Les aztèques au Mexique les mangeaient semble-t-il et ont un goût, paraît-il, de lapin.

bicheNous avons eu la chance d'observer une biche, faît relativement rare. Elle n'était pas très farouche pour une biche puisque nous nous en sommes rapprochés à moins de 3-4 mètres avant qu'elle ne parte.

Et évidemment, une multitude d'oiseaux qu'il est vraiment difficile de reconnaître à part peut-être les cormorans et les hérons, les plus farouches de la faune locale.

Un cormoranHéron

Le soir nous a gratifié d'un magnifique coucher de soleil sur le marais.

Coucher de soleil

Le maraisLe lendemain, le programme prévoyait au choix une randonnée pédestre ou équestre. Les chevaux ont gagné et nous sommes partis pour deux heures de promenade dans les marais. Là, pas de caïmans ni de capibaras, mais des oiseaux et de superbes paysages. Et dans l'après-midi, une petite promenade en canoë le long des rives marécageuses du lac.

 

Une petite vidéo sur la vie dans les marais

Le soir, nous avons dormi dans un autre hôtel, moins cher et nous nous sommes réveillés à 3h30 du matin pour prendre le collectivo pour Mercedez qui passe à 4h.